➡️ LIBÉRATION DU VILLAGE – 75 ANS


LUYNES

Il y a 76 ans, le village était libéré

Le 21 août 1944, sans qu’aucun coup de feu n’ait été échangé, Luynes recouvra sa liberté.

L’histoire de cette journée de liesse nous a été conté voilà quelques années par Maurice Brisset qui nous a quitté en 2015. Jeune adolescent de 17 ans, c’est lui qui sonna les cloches de l’église Saint Georges en compagnie des regrettés Loulou Escales et Mickey Massal pour accueillir les américains.

« A la fin de l’année 1942, les Allemands occupaient la France entière dont Luynes racontait Maurice. Les maisons étaient réquisitionnées, la Kommandantur était située au quartier Malouesse, un peu plus loin que l’école St François d’Assises. Nous étions inquiets de voir ces gens occuper notre village ne sachant pas le sort qu’ils nous réservaient. »

Le 20 août, branle-bas de combat dans l’état major germanique. Face à l’arrivée imminente des américains et la défaite consommée, les soldats allemands prirent la poudre d’escampette. Tous les vélos ont alors été réquisitionnés. Même le cheval d’un dénommé Agneau Castro a été confisqué.

Le lendemain sur le coup de 10 heures, plus un allemand n’était présent dans le village. Mais à 10h30 quelques uns venus de Marseille s’étaient rassemblé devant le bar du Nord devenu l’auberge L et G. « On a tous cru qu’ils voulaient faire sauter le pont St Martin mais ils ont battus en retraite. »

A 11 heures depuis la route de Gardanne un certain Monsieur Ribes est arrivé à vélo annonçant que les américains étaient à la gare au quartier Turin. Le père de Maurice alors garde champêtre et quelques uns de ses amis sont allés ressortir le drapeau tricolore caché depuis de nombreuses années à la vue de l’occupant pour partir retrouver les Libérateurs. La rencontre se fit à l’oratoire au bout de l’avenue qui prendra plus tard le nom d’Avenue des Libérateurs. L’occupant était parti. Aucun coup de feu ne fut échangé. Les habitants firent un triomphe aux américains. Les patrons des trois bars étendirent alors leurs terrasses dans la rue, tandis que les libérateurs offraient des chewing-gums et des cigarettes. Dans le même temps, Loulou Escales qui avait déjà fait sonné les cloches du village en 1918 est partie en compagnie de Mickey et Maurice pour faire résonner la cloche de l’église, à la grande frayeur de l’Abbé Royère qui avait peur que le clocher ne dégringole.

Ce fut une journée inoubliable. Parmi la population enthousiaste, se trouvait une petite fille de 5 ans Suzanne Laurent venue assister à ce moment historique en compagnie de ses parents. Elle va connaître son heure de gloire lorsqu’elle est hissée sur le premier char à côté de la tourelle et va s’offrir un tour du village. « J’ai de vagues souvenirs car j’étais très jeune confie Suzanne qui réside toujours dans le village . Cela fait 76 ans et cet événement a marqué ma vie. J’ai surtout vu des gens heureux de ce dénouement qu’ils espéraient tant. Après trois ans d’occupation c’était la fin du cauchemar. Nous étions enfin libres. »