➡️ QUARTIER TURIN


Il était une fois le quartier Turin!

Rassurez vous! Nous ne sommes pas en Italie dans la célèbre capitale du Piémont mais bien à LUYNES. En direction de GARDANNE se trouve l’ancienne gare. Les trains ne s’arrêtent plus depuis fort longtemps. Ils ne font que passer entre Aix et Marseille et vice-versa. En contre bas la voie rapide venant des Milles et allant à la cité minière avec son flot de 12000 voitures par jour. Plusieurs habitations sont implantées des deux côtés de la chaussée sécurisée par un terre plein central qui tente tant bien que mal de briser la vitesse des automobilistes. Vous êtes au quartier Turin.

Nous allons vous raconter l’histoire de sa fondation au début du 18eme siècle. Cela grâce à la regretté Gaby Marin. Elle a toujours habité ce lieu et entretenait le souvenir de la famille DECOME. Elle nous avait confié de précieux documents sur ces gens qui furent les premiers habitants sous le règne de Louis XIV. Louis Paul DECOME décédé en 1990 a fait l’historique de sept générations de sa famille qui y ont vécus. Nous nous contenterons d’évoquer comment tout cela a commencé!

Proscrits politique en Italie les DECOME sont chassés de leurs pays et ils viennent trouver refuge en France. Nous sommes en 1700. Peu d’habitations à LUYNES avec surtout des champs. Jean Baptiste trouve à son arrivée une très ancienne construction dont il ne reste que peu de choses sinon une cave voûtée de 20 mètres de long sur 6 mètres de large et 2 mètres de hauteur. Cette cave est toujours intacte. Elle fait partie de la maison qu’habitait Gaby Marin. Elle est prolongée par les fondations d’épaisses murailles. C’est là que Jean Baptiste DECOME surnommé l’exilé construit sa ferme, face au midi, à l’abri du mistral. Ce lieu tranquille et accueillant lui rappelant les horizons harmonieux des collines italiennes. Il baptise donc le lieu Turin en souvenir de son Piémont natal. Pour remercier Dieu il déposera un ex-voto représentant un voyageur avec un paquet sur l’épaule, au bout d’un bâton en la chapelle voisine de FONTCOUVERTE. Il doit faire preuve d’un zèle religieux pour faire preuve de sa catholicité. A l’époque du Roi Soleil les persécutions sont légions contre les protestants suite à l’abolition de l’édit de NANTES en 1685. Les transfuges Piémontais réfugiés en Provence sont considérés comme des suspects potentiels. Paisible maraîcher il trouve la mort avec sa femme et ses enfants en 1721 lors de l’épidémie de peste qui frappe la Provence. En exécution de ses dernières volontés il est enseveli dans la chapelle de FONTCOUVERTE à l’ex-voto, avec son fidèle chien qui s’est laissé mourir de faim. Son fils aîné Jacques survit à l’épidémie ainsi que sa fille Marie. L’histoire des DECOME peu se poursuivre.